Filière : Pharmacie Hospitalière – PHPR

Occasion : 7e semestre

Type : inter-CHU

Terrain d’accueil : British Columbia Children’s Hospital

Peux-tu te présenter ?

Je suis interne en pharmacie de Paris depuis 2014 et actuellement en interCHU pour un 7ème semestre à Vancouver au Canada après avoir fait 1 an de master dans le même hôpital pédiatrique, le British Columbia Children’s Hospital.

Pourquoi as-tu décidé de partir à l’étranger ?

J’ai toujours eu l’envie de partir vivre à l’étranger dès le début de mon internat. Découvrir autre chose que Paris et la France, si possible dans un pays anglophone. Quand je me suis inscrite en master 2, j’avais déjà en tête de faire le stage de 6 mois au Canada, le Canada ayant la réputation d’être plus en avance que la France dans le domaine de la pharmacie clinique (domaine dans lequel je me spécialise).

Comment t’es-tu préparée ? Quel était ton niveau d’anglais ?

Pas de préparation particulière, mon niveau d’anglais était plutôt correct même avant de partir. Vancouver est situé dans une province anglophone du Canada (British Columbia), les canadiens ici parlent très peu français mais le pays est officiellement bilingue donc beaucoup de choses sont traduites dans les 2 langues. Il ne faut vraiment pas que l’anglais soit une barrière pour partir, on s’améliore très vite.

Comment as-tu trouvé un stage à l’étranger ?

J’ai réussi à obtenir plusieurs contacts de pharmaciens au Canada grâce à des anciens internes ayant fait des stages là-bas. Ensuite, tous les échanges se sont faits par email, puis par skype si j’avais un retour de la part des pharmaciens canadiens. Plusieurs pharmaciens m’ont répondu, de villes très différentes : Montréal, Ottawa et Vancouver. Mon choix s’est donc porté sur Vancouver pour le projet de recherche proposé et le côté anglophone.

Quelles ont-été les démarches administratives ?

Pour le stage de master, pas de démarche particulière à part la convention française de la faculté qui a été signée sans problème. Pour l’interCHU, le dossier prend du temps à être monté (il faut s’y prendre à l’avance !) mais les projets internationaux sont très appréciés en général donc il a été validé sans problème. Le plus dur vient du VISA pour le Canada. En temps normal pour un stage au Canada, les gens postulent plutôt pour un VISA IEC « Coop International » mais une partie des frais est à régler par l’organisme d’accueil. N’ayant pas de financement de la part de l’hôpital d’accueil, j’ai dû postuler au Programme Vacances-Travail (PVT), j’ai eu la chance d’être tirée au sort (oui ça marche sur tirage au sort !) et d’obtenir un VISA pour 2 ans maximum.

Comment as-tu ressenti ton arrivée au Canada ?

Au niveau du stage, j’ai été très bien accueillie par l’équipe de la pharmacie et par mes 2 encadrantes. Une grande équipe pharmaceutique (environ 50 pharmaciens !!) mais une équipe soudée avec une très bonne ambiance de travail. Mes encadrantes m’ont mise à l’aise tout de suite, toujours très bienveillantes, elles se sont adaptées à mes envies de découvrir leur façon de travailler et d’aborder la pharmacie clinique au Canada, elles m’ont également extrêmement bien encadré dans mon projet de recherche. Au niveau personnel, l’arrivée dans une nouvelle ville et nouveau pays est un challenge, surtout si comme moi vous évitez les autres français pour améliorer votre anglais plus rapidement. Mais les canadiens sont très abordables et sympathiques, et Vancouver est aussi une ville très internationale, il ne faut pas hésiter à aller vers les gens et l’intégration se fait très bien.

Décris-nous ton poste et tes missions ?

Il faut savoir que le diplôme de pharmacien français n’est pas reconnu au Canada, la législation ne nous autorise pas à effectuer de gardes, ou prendre des décisions sur les patients sans la supervision d’un pharmacien sénior. La majorité de mon temps est donc consacrée à mon projet de recherche de master 2 transformé depuis en sujet de thèse d’exercice. En dehors de la recherche, j’ai la possibilité de suivre les pharmaciens séniors sur leur poste, je participe aux staffs des services, aux visites du matin avec l’équipe médicale. J’assiste et participe également à de nombreux staffs de la pharmacie pour se former chaque semaine, parfois plusieurs présentations dans la semaine, effectuées par les étudiants de 4ème année, les internes, et parfois les pharmaciens. Présentation de cas cliniques avec revue de la littérature scientifique pour argumenter la prise de décision thérapeutique, des « journal club » avec analyse critique d’article. Les pharmaciens encadrants s’adaptent vraiment aux envies de l’interne ou aux obligations de stage ou d’interCHU.

Comment est la vie à Vancouver ?

Ahlala, par où commencer… Mes amis qui voient régulièrement mes photos sur les réseaux sociaux savent que la vie est plutôt cool à Vancouver. Ville située au bord de l’océan, près des montagnes, avec un climat très doux par rapport au reste du Canada, on n’a pas le temps de s’ennuyer ! En dehors de mon stage à l’hôpital, mon temps se partage entre la montagne et ses nombreuses stations de ski en hiver, les randonnées magnifiques près des lacs bleus et des glaciers, les différentes plages de Vancouver en été, les week-ends à Seattle ou sur l’île de Vancouver pour aller voir les baleines,… Bref, la liste est longue ! Je ne regrette pas un seul instant d’avoir choisi cette ville et d’y rester presque 2 ans.

Une anecdote à nous faire partager ?

Accessoire indispensable en British Columbia si vous voulez vous aventurer dans la nature : le « bear spray » ! Rencontrer un ours sur les sentiers de randonnées est assez déroutant et impressionnant, croyez-moi !

Quels conseils donnerais-tu aux internes qui souhaitent effectuer un semestre ou plus à l’étranger ?

Tout d’abord d’y réfléchir assez tôt, j’ai mis environ 1 an à monter mon projet, depuis l’idée de partir jusqu’à mon arrivée sur le sol canadien. Et surtout de ne pas se décourager devant les démarches administratives, ça peut paraître long et difficile mais il y a beaucoup de personnes prêtes à vous aider (pour moi c’était le SIPHIF et la FNSIP-BM) et une fois que vous êtes là-bas vous vous direz que ça valait vraiment le coup. Pour ceux qui hésitent parce que la ville ou le pays choisi est anglophone, il ne faut pas que ça soit un frein, au contraire, rien de plus efficace pour s’améliorer et en quelques mois on est déjà beaucoup plus à l’aise. Autre conseil, puisse que c’est mon cas, n’hésitez pas à faire des interCHU ou stage de master là où personne n’est encore allé ! Si vous avez un projet concret avec un hôpital d’accueil étranger, la nouveauté n’est pas un frein pour avoir un dossier d’interCHU validé. Le meilleur conseil qu’on m’a donné en 1er semestre était « Sortez des sentiers battus de l’internat !», je crois avoir réussi !

Un dernier mot ?

En dernier mot je dirais que ces mois passés à Vancouver ont été la meilleure expérience de mon internat ! Ce stage était une excellente opportunité de découvrir la pharmacie clinique en dehors de la France et en dehors de l’Europe. J’ai pu perfectionner mon niveau d’anglais et surtout faire ma thèse d’exercice sur un sujet qui me passionne. Je recommande vivement l’expérience de l’interCHU à l’étranger et en particulier cet hôpital de Vancouver où l’encadrement, la gentillesse et la bienveillance de tous les pharmaciens et tout le personnel soignant y travaillant sont exceptionnels ! Difficile de rentrer en France maintenant !