Filière : Pharmacie Hospitalière – PIBM

Occasion : Master 2 Santé Publique

Type : Stage industriel

Terrain d’accueil : Merck Healthcare KGaA

Pourquoi as-tu décidé de partir à l'étranger ?

Je voulais faire un stage en pharmaco-épidémiologie en maison mère, et j’ai eu cette opportunité́ en Allemagne. J’étais aussi motivée pour mettre mon anglais à l’épreuve, et voir du paysage.

Comment t’es-tu préparée ? Quel était ton niveau d’anglais et d’allemand ?

En Anglais, j’avais eu 950/990 au TOEIC Reading & Listening. Sans être bilingue, l’important, c’est d’être à l’aise à l’oral et à l’écrit. Pour un stage, on vous prendra même avec un très fort accent Français. En Allemand, niveau 0. Mais comme la recherche et le développement sont internationaux, cela n’a pas été un frein à mon intégration. En revanche, si vous avez un poste en production, il vous faudra parler Allemand, parce que les ouvriers ne sont pas toujours à l’aise en anglais.

Comment trouver un stage à l’étranger ?

Dans mon cas, je l’ai trouvé sur google en tapant “épidémiologie internship”… Sinon il y a pas mal d’offres sur Job Indeed, et surement bien d’autres. Le bouche à oreille est aussi précieux. C’est bien plus facile d’expliquer les spécificités d’un interne si la structure en a déjá accueilli.

Quels conseils donnerais-tu aux internes qui souhaitent effectuer un semestre en industrie à l’étranger ?

Travailler son anglais régulièrement : lire des journaux/ livres en anglais, regarder la TV en anglais oral et sous- titres… Habiter en colocation ! C’est très pratique d’avoir un traducteur pour les démarches tel que : s’inscrire à la mairie, l’électricité, internet… Idéal pour gagner du temps ! Pour rencontrer des gens rapidement je conseille Meet up, il y a beaucoup d’événements de tout type (bar, cinéma, rando, café langues…).

Et après : comment s’est présentée l’opportunité d’embauche à l’issue de ton internat ?

Au début de mon deuxième semestre, je suis allée voir le chef d’équipe pour savoir s’ils ouvriraient un poste dans 6 mois, ou si je devais postuler ailleurs… ! La réponse : “j’en ai l’intention, mais je n’ai pas encore la validation ; si je n’ai pas la validation, tu devras peut-être commencer par un contrat court de 2-6 mois.” Finalement, 4 mois plus tard, le poste a été ouvert. En parallèle, j’avais quand même fait des démarches pour d’autres postes, pour me former aux entretiens et mettre à l’épreuve mon CV.
Un conseil : ne pas hésiter à aller demander au chef s’il y aura une opportunité ou non. Ne pas attendre qu’il vous contacte.

Peux-tu nous présenter ton parcours d’interne ?

Quand j’ai été reçu au concours de l’internat, j’hésitais entre 3 choix de carrière : pharmacie hospitalière, pharmacovigilance et pharmaco-épidémiologie. J’ai commencé par deux semestres en pharmacie hospitalière dans des centres hospitaliers périphériques ; suivi de deux semestres en pharmacovigilance à la filière française de Novartis. Ensuite j’ai pris une dispo pour faire un master de santé publique à l’ISPED. Ce master a été indispensable pour pouvoir être acceptée dans des stages d’épidémiologie par la suite. Par ailleurs, c’est un master très formateur que je recommande pour ceux qui veulent faire de l’épidémio. Après le stage de master à Bordeaux Pharmaco-Epi en épidémio. Voilà, je savais : je veux faire de l’épidémiologie !
Pour cela mon plan était très clair : agence, public, industrie mais en maison mère !

  • Agence : au pôle épidémiologie des produits de santé de l’ANSM. Super occasion pour avoir une expérience sur le SNDS (Système national des don- nées de santé), avec l’ouverture récente des données aux industriels, un plus sur le CV !
  • Public : stage au CRPV de Toulouse, avec une étude épidémio.
  • Industrie : deux semestres à la maison mère de Merck Healthcare KGaA. Pour moi, c’était important d’être en maison mère et non en filiale. Je voulais être dans un service d’épidémiologie qui a une connotation scientifique et méthodologique, pas uniquement gestion de projet.

Pour être honnête, les entretiens chez Merck ont été très relax. Des questions classiques : présente-toi, décris moi un de tes projets… Ce qui a été un plus je pense, c’est mes deux stages précédents en épidémiologie à l’ANSM et à la BPE.

Décris-nous les missions de ton poste actuellement.

Nous menons des études sur des données de vie réelle de A-Z : de la conception (étude de faisabilités, design), rédaction du protocole, relecture du plan d’analyse statistiques, relecture des résultats, rédaction du rapport, publication en interne et externe. Certaines études sont réalisées en internes, d’autres sont réalisées par des partenaires externes. Les études peuvent être à visée de publication, à visée réglementaire (EMA, FDA, Japon…), à visée des payeurs (NICE, HAS…).

Parle-nous du laboratoire Merck.

Les conditions de travail sont très bonnes : le salaire est avantageux, j’ai 6 semaines de vacances + 12 jours de « RTT ». J’ai aussi droit à des cours particuliers avec un professeur d’allemand.

Comment est la vie à Darmstadt ?

Calme. L’avantage c’est d’être en 5 minutes de tram au travail, et en 20 minutes à pied dans la forêt. Pour les plus fêtards, je conseille d’habiter à Francfort.

Parles-nous de tes projets professionnels. Quelles sont tes perspectives d’évolution ? Quel est ton plan de carrière ?

Mon projet immédiat : apprendre, apprendre, apprendre. Tant que je continue à me former en épidémiologie, ce poste me convient parfaitement. Ensuite, pourquoi ne pas retourner dans le public, dans une autre agence réglementaire, ou aller me former à d’autres pratiques dans un poste similaire en industrie. Le problème c’est qu’en grandissant, les familles s’agrandissent, et clairement on n’est plus aussi mobiles qu’en tant qu’interne… Alors un conseil, profite de l’internat pour voir du paysage

Un dernier mot ?

Si tu penses faire carrière dans la recherche ou dans l’industrie, je conseille ! C’est une chouette expérience.