Mise en péril de la Pharmacie Hospitalière : Non à un système de santé à deux vitesses !

Le 23 Juin 2023

Comme tant d’autres professions de santé, la pharmacie hospitalière fait face à un manque d’effectif entraînant des difficultés de recrutement dans les pharmacies des établissements de santé (PUI). 

Pour mémoire, la pharmacie hospitalière nécessite actuellement 5 années d’études universitaires suivi de 4 années d’internat permettant l’obtention du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de pharmacie hospitalière. Cette formation est la seule qui permette d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à l’exercice hospitalier et pour répondre aux besoins des patients et des cliniciens en matière de sécurité et d’optimisation de prise en charge. 

Pourtant, sous l’influence de l’Ordre des Pharmaciens, le ministère doit rendre prochainement un arbitrage permettant aux pharmaciens d’officine (pourtant en pénuries également), n’ayant pas le DES de pharmacie hospitalière d’exercer des remplacements dans les PUI sans activité dites “à risque”.

Sans remettre en cause la qualité de l’exercice officinal, ce dernier est complémentaire mais différent de l’activité hospitalière. Cette proposition revient à sous-estimer le rôle et les missions des pharmaciens hospitaliers et à mépriser la formation qu’ils ont reçue.

Pire ! Diviser la pharmacie hospitalière en activité à risques et non à risques revient aussi à dévaloriser une partie de la profession. Qu’en est-il des patients à risque où la limite est bien plus compliquée à définir ? Les PUI sans activité dite “à risque” sont un maillon essentiel des territoires. Il est hors de question de compromettre davantage l’accès à des soins de qualité en faisant payer le tribut toujours aux mêmes patients.

Si l’interprofessionnalité est essentielle pour l’efficience de notre système de santé, les DES ne sont pas interchangeables, ni les compétences transposables d’une profession de santé à l’autre. Les formations que nous recevons permettent une prise en charge optimale de nos patients. De nombreuses propositions ont été faites pour permettre de maintenir un service rendu efficient sur l’ensemble du territoire tout en maintenant le niveau de compétence primordial à un tel exercice. Notamment faciliter les remplacements par les internes et docteurs juniors, augmenter le nombre d’internes en respectant les capacités de formation, lutter contre l’exercice isolé, favoriser et développer le lien ville-hôpital etc…

Les solutions consistant à piocher dans les professions déjà en grande difficulté pour combler les déficits d’une autre, et celles portant atteinte à la qualité de prise en charge ne sont pas acceptables et renforcent cette médecine à 2 vitesses que nous récusons tous.

Signez et partagez la pétition.

Pour la FNSIPBM,
Florence Guillotin, Co-Présidente Biologie médicale
Alexis Plan, Co-Président Pharmacie Hospitalière et Innovation Pharmaceutique et Recherche

Avec le soutien de :