communiqué de presse : Mise en péril de la Pharmacie Hospitalière

Malgré la mobilisation des syndicats représentant les pharmaciens hospitaliers seniors et internes, et une pétition avec plus de 2 700 signatures, le ministère n’a pas répondu à notre demande d’entretien sans délai pour discuter de l’avenir de l’exercice pharmaceutique en pharmacie hospitalière. 

La FNSIP-BM s’inquiète de l’avenir de notre formation et de notre profession. Cette proposition de remplacements en PUI par les officinaux menace la reconnaissance du DES de Pharmacie Hospitalière, et des compétences et connaissances spécifiques acquises au cours de nos années d’internat. 

Nous ne sommes pas les seuls inquiets. Pour la première fois, l’InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI) et l’InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale (ISNAR-IMG) soutiennent officiellement un communiqué de presse publié par la FNSIP-BM, qui ne concerne que les études et professions pharmaceutiques. Cela traduit bien l’inquiétude des internes toutes spécialités confondues, cette proposition pouvant être un premier pas vers la remise en question de tous les DES, y compris ceux de Médecine.

Vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse en question rédigé par la FNSIP-BM :

Grenoble, le 23 juin 2023

 Mise en péril de la Pharmacie Hospitalière : non à un système de santé à deux vitesses !

Comme tant d’autres professions de santé, la pharmacie hospitalière fait face à un manque d’effectif entraînant des difficultés de recrutement dans les pharmacies des établissements de santé (PUI).

Pour mémoire, la pharmacie hospitalière nécessite actuellement 5 années d’études universitaires suivi de 4 années d’internat permettant l’obtention du Diplôme d’Etudes Spécialisées (DES) de pharmacie hospitalière. Cette formation est la seule qui permette d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires à l’exercice hospitalier et pour répondre aux besoins des patients et des cliniciens en matière de sécurité et d’optimisation de prise en charge.

Pourtant, sous l’influence de l’Ordre des Pharmaciens, le ministère doit rendre prochainement un arbitrage permettant aux pharmaciens d’officine (pourtant en pénuries également), n’ayant pas le DES de pharmacie hospitalière d’exercer des remplacements dans les PUI sans activité dites “à risque”.

Sans remettre en cause la qualité de l’exercice officinal, ce dernier est complémentaire mais différent de l’activité hospitalière. Cette proposition revient à sous-estimer le rôle et les missions des pharmaciens hospitaliers et à mépriser la formation qu’ils ont reçue.

Pire ! Diviser la pharmacie hospitalière en activité à risques et non à risques revient aussi à dévaloriser une partie de la profession. Qu’en est-il des patients à risque où la limite est bien plus compliquée à définir ? Les PUI sans activité dite “à risque” sont un maillon essentiel des territoires. Il est hors de question de compromettre davantage l’accès à des soins de qualité en faisant payer le tribut toujours aux mêmes patients.

Si l’interprofessionnalité est essentielle pour l’efficience de notre système de santé, les DES ne sont pas interchangeables, ni les compétences transposables d’une profession de santé à l’autre. Les formations que nous recevons permettent une prise en charge optimale de nos patients.

De nombreuses propositions ont été faites pour permettre de maintenir un service rendu efficient sur l’ensemble du territoire tout en maintenant le niveau de compétence primordial à un tel exercice. Notamment faciliter les remplacements par les internes et docteurs juniors, augmenter le nombre d’internes en respectant les capacités de formation, lutter contre l’exercice isolé, favoriser et développer le lien ville-hôpital etc…

Les solutions consistant à piocher dans les professions déjà en grande difficulté pour combler les déficits d’une autre, et celles portant atteinte à la qualité de prise en charge ne sont pas acceptables et renforcent cette médecine à 2 vitesses que nous récusons tous.

Signez et partagez la pétition : https://chng.it/TJHcyggz

Pour la FNSIPBM,

Florence Guillotin Co-Présidente Biologie médicale

Alexis Plan Co-Président Pharmacie Hospitalière et Innovation Pharmaceutique et Recherche

Avec le soutien de :

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